février 23, 2021

Fédérale 2. Sarlat vise le rugby pro à court terme sous l’impulsion d’un homme, Dominique Einhorm

Par andy1712


Le rêve américain pour Sarlat ? Nous connaissons bien Sarlat-La-Canéda pour ses atouts touristiques et son club de rugby solidement installé en Fédérale 2 ou 3 selon les années. Le club bleu et noir avait brillé en 2011-2012 en installant sur le banc de touche le célèbre David Auradou. L’ancien 2e ligne du Stade Français est revenu dans le rugby pro et Sarlat a continué son bonhomme de chemin. La vie classique d’un club de Fédérale du sud-ouest. Puis est arrivé à la tête du club un expert-comptable du nom de Jean-Luc Menchon. C’est lui qui a permis à l’un de ses clients pas comme les autres, Dominique Einhorm, de découvrir l’équipe locale.

Qui est Dominique Einhorm et comment s’est-il retrouvé à Sarlat ?

Ce businessman strasbourgeois a fait fortune dans la révolution digitale aux USA. Entrepreneur effréné, il n’a jamais trop perdu le contact avec le ballon ovale grâce aux matchs de l’équipe de France. Fort de ses nombreuses années d’expériences, Dominique a souhaité lancer un incubateur / accélérateur de start-ups (Uniqorn) dédié à la technologie dans son pays natal. Mais pourquoi à Sarlat ? “Mon épouse est une docteure vietnamienne qui a grandi à Los Angeles. En 2017, on se met d’accord pour quitter les USA et s’installer en France. Nous avons fait un classement des 54 villes que nous avions déjà visitées dans l’hexagone et quand nous avons croisé nos listes… Sarlat était 1er sur les deux feuilles“. Vol simple pour Bergerac et installation dans la sous-préfecture de la Dordogne. A première vue, ça parait étrange de lancer son business à Sarlat mais la ville présente quelques avantages au-delà de sa qualité de vie.

  • 2h de route de Bordeaux et Toulouse
  • 7e ville la plus visitée de France
  • 1h30 de vol de Bergerac pour aller à londres

Le rugby : étape indispensable pour un sarladais ?

Son expert-comptable président du club, Dominique Einhorm n’a pas tardé à mettre le nez au stade. Le coup de cœur est immédiat. Tout un village fédéré autour de ce ballon ovale donne des idées à l’entrepreneur qui voit dans le club de rugby “la plus vieille start-up (118 ans) que nous allons accélérer“. Et c’est notamment passé par une activation marketing très forte pour faire parler du Sarlat Rugby. Dominique Einhorm a mis ses collaborateurs sur le coup pour faire la promotion digitale du club :

  • Les réseaux sociaux du club ont explosé. 53 000 fans sur Facebook
  • Une chaîne youtube animée par la mascotte du club
  • Des contrats signés avec des chaînes TV aux USA, au Canada et Amérique Latine (!) séduites par le projet un peu fou
  • Des produits dérivés dans 25 boutiques autour de Sarlat

Mais tout ça ne va-t-il pas un peu trop vite ? Le financement va-t-il suivre la cadence infernale ? Dominique Einhorm n’est pas inquiet : “Nous avons déjà structuré le club pour grandir vite et bien. Je préside une SAS (en convention avec l’association) dont le budget a été porté à 700 000 € cette saison en Fédérale 2. Nous allons l’équilibrer malgré le Covid et ambitionner d’atteindre 1,2 millions d’euros dès la saison prochaine”. De quoi ambitionner une montée en Fédérale 1 rapidement avec un effectif qui va s’étoffer de joueurs professionnels. Ces derniers sont intégrés au sein de l’incubateur de Dominique Einhorm pour travailler ou se former aux métiers du numérique. Un double projet qui pourrait profiter à 30 employés en 2021-2022.

Comme tout chef d’entreprise respecté, le président de la SAS a fixé un objectif fort : la Pro D2 dans 5 ans. Le rêve américain passera donc par trois montées et une remise aux normes du stade déjà budgété par la mairie. Le projet peut paraître dingue mais il est porté par un homme chevronné qui ne veut pas être un mécène mais apporter un “business model” viable à un club de rugby. Un village de 10 000 habitants sans mécène peut-il s’inviter à la table du rugby professionnel ?