mars 10, 2021

Organiser un salon de dégustation à Paris ? Ces vignerons l??ont fait !

Par andy1712


Un salon de rencontre avec des acheteurs professionnels ? « C’est beaucoup mieux en présentiel ! » répond Vincent Lacoste, à la tête du château de Cranne (43 hectares en bio et AOC Côtes de Bordeaux). Si le manque de rendez-vous professionnel touche toute la filière vin depuis un an, le vigneron bio a pu goûter au frisson de retrouver physiquement ses acheteurs ce 8 mars à Paris. Le Syndicat des Vins Bio de Nouvelle-Aquitaine organisait pour 28 adhérents un rendez-vous de dégustation, B2Bio, réservé aux acheteurs professionnels, à Domus Maubourg (Paris VII).

Se pliant à des mesures sanitaires strictes, une cinquantaine de cavistes parisiens se sont déplacés pour rencontrer les exposants, visiblement ravis. « C’est capital, tout ce qui est digital reste à distance. Il n’y a pas mieux que le contact humain, même avec un masque, c’est concret. Si le salon digital Millésime Bio permet d’avoir des contacts, ça reste abstrait, avec des discussions à distance, mais pas de dégustations » témoigne Vincent Lacoste, qui avait préparé cinq rendez-vous et a rencontré une dizaine de nouveaux contacts prospects. « Se voir masqué c’est toujours mieux que rien. On verra comment les contacts se transforment, mais ça justifiait de venir » souligne le vigneron.

Protocole sanitaire

Alors que les incertitudes sanitaires de la pandémie de covid pèsent sur l’évènementiel, le syndicat bio a tenu le pari d’organiser un évènement à Paris. Une action joker confirme Gwénaëlle Le Guillou, la directrice des Vignerons Bio de Nouvelle-Aquitaine, satisfaite d’avoir pu tenir cet évènement malgré un contexte épidémique évolutif. Tenant du salle d’exposition, le lieu de réception choisi permet d’appliquer une surface sanitaire de 8 mètres carrés par visiteur (« comme les commerces »).

« Avec un protocole strict, il n’est pas impossible pour un salon de petit format, léger, de se tenir pour un public profesionnel » indique Gwénaëlle Le Guillou. Alors qu’elle a organisé deux évènements professionnels l’été dernier (un concours de dégustation et un salon à Bordeaux), la directrice note « un changement attitude. Nous n’avons pas à faire police. Les participants remettent leur masque après la dégustation, ils savent qu’ils doivent utiliser leurs crachoirs individuels, que le crachoir sur le stand est là pour vider leur verre, que le dropstop est à jeter à chaque bouteille… »

Ce n’est pas parce que ce n’est pas comme d’habitude que l’on ne peut rien faire

S’il permet de rétablir le contact avec les acheteurs, ce format doit encore être affiné. « Sur 90 préinscriptions, nous avons eu une cinquantaine de présents, en dessous de notre jauge de 100 visiteurs sur la journée et de 30 visiteurs par heure » rapporte Gwénaëlle Le Guillou. La contrainte des créneaux de dégustation (durant 1h30) pourrait être adaptée dès le prochain évènement B2Bio, prévu ce 22 mars à Rennes. Vincent Lacoste sera de ce salon, ayant déjà 4 rendez-vous prévus. « Ce n’est pas parce que ce n’est pas comme d’habitude que l’on ne peut rien faire » conclut le vigneron.