Yseulys Costes, pionnière du marketing digital, toujours en pointe avec Numberly
Née en 1972, originaire de Comps-la-Grand-Ville, elle a créé, avec son associé Thibaut Munier, l’agence 1 000 mercis en 2000 à Paris. Côtée en bourse, celle-ci a été rebaptisée et elle compte aujourd’hui huit filiales dans le monde. Elle emploie 500 salariés et affiche 70 m€ de chiffre d’affaires. Si cette chef d’entreprise influente court la planète pour son travail, elle prend plaisir à rentrer au pays, dans la maison familiale.
Le hasard fait parfois bien les choses. Ce n’est pas Yseulys Costes qui dira le contraire ! En effet, puisqu’elle avait du mal à collecter des données poursa thèse, elle a décidé, avec Thibaut Munier, un ami qui vivait la même difficulté dans un cursus similaire, de créer sa propre société. Née en 2000, à Paris, l’agence 1000 mercis, spécialisée dans le marketing digital, a bien grandi. Rebaptisée Numberly, introduite en bourse en 2006,
elle compte aujourd’hui huit bureaux (Londres, New York, Montréal, Bruxelles, Amsterdam, Milan et Dubaï, en plus du siège historique parisien, situé dans
le 9e arrondissement), emploie 500 salariés, que la maîtresse
des lieux appelle des “talents”, avec 33 nationalités représentées et plus 52% de femmes, et affiche un chiffre d’affaires de 70 M€. Des statistiques qui donnent le vertige ! à la question de savoir si elle est une femme influente dans cet univers, Yseulys Costes sourit : “Aux états-Unis, oui ! Car la “maturité digitale” est bien plus développée de l’autre côté de l’Atlantique. En France,
il y a de la qualité avec des gens brillants mais il faut se battre pour notre souveraineté digitale. Elle n’est pas acquise. Mais, je veux bien, en revanche, être actrice de ce combat pour que notre pays fasse le job et dépasse les USA”. “Très pragmatique, ayant le goût du travail bien fait, patiente, capable de prendre du temps pour créer de la valeur et construire quelque chose de solide”, c’est ainsi qu’elle brosse son portrait, “fière de ces valeurs” qu’elle attribue volontiers à ses origines aveyronnaises. Si elle a vu le jour à Clermont, en 1972, ses racines ont puisé leurs forces en Aveyron : près de Broquiès pour son père (qui était directeur général
de l’Afpa, structure qui assure de la formation pour adultes), à Comps-la-Grand-Ville du côté de sa mère (ancienne institutrice).
“Internet a bouleversé ma vie !”
C’est d’ailleurs dans la maison maternelle, la ferme des Vigroux, datant de 1909, qu’Yseulys Costes a passé ses vacances, enfant
et adolescente, et où elle continue de s’accorder des séjours réguliers. Comme cela a été le cas ces deux dernières semaines. Avec du temps, surtout, dans le jardin à bichonner les fleurs (sa maman reconnaît que sa fille “a la main verte”) et, en fonction bien sûr des saisons, “à jouer au tennis, à chercher les champignons et à profiter des lacs du Lévézou tout proches”. Après avoir décroché son bac C, elle a entamé un parcours d’universitaire, d’enseignante-chercheuse, avec une thèse sur le marketing digital. Bénéficiant d’une bourse, elle a effectué sa quatrième année
aux états-Unis. “C’est là que j’ai rencontré internet !, s’amuse-t-elle. Yahoo avait juste une semaine, Google et Facebook n’existaient pas, et on ne parlait pas encore des réseaux sociaux”. L’étape américaine a bouleversé sa vie. “Intellectuellement, elle a en effet changé beaucoup de choses !”, confirme l’intéressée. Et, même
si, selon les propres termes de cette maman de trois enfants (deux filles et un garçon, âgés de 10, 11 et 21 ans), elle n’avait “pas vraiment d’ambition entrepreunariale”, elle a donc créé 1 000 mercis à son retour des USA. Deux décennies plus tard, le bébé a connu “une belle croissance”. Et il n’a pas fini de grandir : “L’axe stratégique n°1 est l’accélération à l’international et on va continuer aussi à investir car le moteur, c’est la recherche et le développement”. à suivre…
rui dos santos